PSY +

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La psychologie positive est l’étude du bien-être individuel, relationnel et social, ainsi que la réalisation de nos ressources potentielles.

Le bonheur fut depuis toujours  associé au domaine de la philosophie et de la religion, il est désormais le sujet de la recherche scientifique dans le monde entier.

Qu’est-ce que le bonheur ? 

Comment pouvons-nous devenir plus heureux ?

Questions clés étudiées par la psychologie actuelle, les neurosciences et la recherche médicale. 

Voici les 3 missions de la jeune  psychologie scientifique avant la Seconde Guerre Mondiale :

  1. Améliorer le quotidien des personnes, des groupes et des organisations
  2. Repérer et faire s’épanouir les talents
  3. Remédier aux troubles psychologiques et aux maladies mentales

Dans le contexte difficile de l’après-guerre, c’est sur la dernière mission que s’est centrée cette nouvelle science.

Dans la fin des années 1990, inspirée par le psychologue américain Martin Seligman, l’émergence de la psychologie positive a marqué un glissement du modèle de la psychologie traditionnelle (le traitement des dysfonctionnements et de la maladie) à « la science du fonctionnement humain optimal ». La recherche se centrant enfin sur les deux premières missions de la psychologie.

 

Pour qui ? Pour quoi ?…

Pour toute difficulté psychologique, à tout âge, un psychologue de cette orientation peut être consulté. Il s’agit alors d’apprendre comment construire une vie plus satisfaisante, où la dépression (le stress, l’anxiété chroniques, les TOC…) aurait de moins en moins de place. En cela, la psychologie positive aborde les problématiques psychiques à l’inverse de nombreuses autres approches : ce n’est pas la disparition du problème qui permet une meilleure satisfaction de vie, c’est la construction d’une vie plus satisfaisante qui réduit les problématiques psychologiques.

Au-delà des troubles plus « classiques » (dépression, TOC, anxiété, phobies, difficultés relationnelles, états post-traumatiques…), les consultations « positives » s’adressent aussi aux personnes qui ne sont pas satisfaites de leur vie, mais qui hésitent à consulter, faute de « gros problème » identifié, avec l’idée fausse : « il y a pire que moi, je ne vais pas faire perdre son temps au psy ».

Exemples de thématiques travaillées en séances :

  • Réfléchir aux sens et valeurs de son existence et s’y engager
  • Améliorer son bien-être par la culture des émotions positives et la compréhension de leur utilité dans la résistance au stress, la gestion de problèmes, la créativité…
  • Apprendre à connaître ses forces de personnalité et à mieux les mettre en pratique
  • Aller progressivement vers de petits changements anodins qui ont des impacts importants
  • Approfondir ses habiletés relationnelles
  • Modifier ses perceptions sur les autres, sur le monde, et en retirer plus d’auto-efficacité et de sérénité

La psychologie positive est donc une approche qui peut parler à chacun, qu’on se trouve en période de mal être psychique, ou que l’on souhaite simplement améliorer sa vie. Il s’agit d’une autre manière d’aider les personnes à prendre en main leurs difficultés, à évoluer et surtout à s’épanouir. Au-delà des aspects thérapeutiques, la psychologie positive est une philosophie de vie qui permet d’être plus satisfait du quotidien, et d’aller progressivement vers les changements importants pour soi.

Article « PSYCHOLOGIES» de David Servan-Schreiber

« L’austère président de l’Association américaine de psychologie fait un constat amer devant tous ses collègues : à 60 ans et au sommet d’une des carrières les plus brillantes de sa génération, c’est sa fille de 5 ans qui lui a rappelé ce à quoi la psychologie scientifique aurait dû se consacrer depuis un demi-siècle. Ensemble dans le jardin, ils arrachaient les mauvaises herbes. Au lieu de se concentrer comme lui sur la tâche, la petite Nikki jetait les herbes en l’air, chantait et dansait. Habitué au travail ordonné et précis, le professeur se tourne vers sa fille et la gronde en élevant la voix. Elle part en pleurant. Mais elle revient quelques minutes plus tard : « Papa, je voudrais te parler. » « Oui, Nikki ? » « Papa, tu te souviens comment je pleurnichais tout le temps quand j’avais 4 ans ? A 5 ans, j’ai décidé d’arrêter. C’est une des choses les plus difficiles que j’ai faites. Si j’ai pu arrêter de pleurnicher, tu peux sûrement arrêter de râler tout le temps. »

A cet instant, qu’il décrit comme une « épiphanie », Martin Seligman a compris une chose essentielle : que l’on pouvait passer à côté de la vie si l’on n’entraînait pas son esprit à percevoir ce qu’il y a de gratifiant et de joyeux plutôt que se concentrer seulement sur les difficultés. Et que le rôle central de la psychologie scientifique devrait être d’aider chacun à trouver cet équilibre vers le positif, comme Nikki l’avait fait d’elle-même (M. E. P. Seligman et M. Csikszentmihalyi, Positive Psychology : An Introduction, American Psychologist, 2000).

Depuis la naissance de la psychologie moderne, il y a cent ans, la définition de la « santé mentale » s’est limitée à la « réduction des troubles neuropsychiatriques ». Il y a encore dix ans, 90 % des articles scientifiques en psychologie étaient consacrés aux troubles comme l’angoisse et la dépression. La psychiatrie biologique conçoit la sérénité comme un fragile équilibre de neurotransmetteurs toujours prêt à se dérégler. Dans cette psychologie classique, l’individu n’est que la résultante de conflits de l’enfance, d’instincts malsains plus ou moins jugulés, et de forces biologiques qu’il ne contrôle pas.

La nouvelle psychologie annoncée par Seligman est toute autre. Il ne s’agit plus d’aider les gens à passer de – 5 à 0 sur l’échelle de satisfaction, mais à permettre à chacun de passer de 0 à + 5.

La « psychologie positive » est révolutionnaire en ce qu’elle s’intéresse à ce qui rend les gens heureux. Son objectif est de développer la capacité d’aimer et d’être aimé, de donner du sens à nos actions, d’être responsables de ce que nous pouvons changer, d’être résilients face à ce que nous ne pouvons pas éviter. Le programme de recherche international sur la capacité des moines tibétains à se remplir d’émotions positives est une belle illustration de cette nouvelle psychologie. Par la pratique, ils peuvent radicalement transformer l’état de leur cerveau vers plus de sérénité et de compassion. Ils montrent qu’il est donc possible d’entraîner le cerveau vers un bonheur hors norme… (A. Lutz, L. L. Greischar et al, Long-Term Meditators Self-Induce High-Amplitude Gamma Synchrony During Mental Practice, Proceedings of the National – Academy of Sciences of the United States of America, 2004, 101, 16 369-16 373)

Pour ceux d’entre nous qui ne seront jamais moines, les premières grandes études de la psychologie positive ouvrent des perspectives plus facilement praticables : elles nous demandent, par exemple, de noter dans un journal (au moins une fois par semaine) les événements les plus positifs que nous avons vécus et comment nous y avons contribué. Après seulement six semaines (à peu près le même temps que celui nécessaire à l’action d’un antidépresseur…), la satisfaction que nous procure notre vie s’est considérablement améliorée (R. A. Emmons et M. E. McCullough, Counting Blessings Versus Burdens : An Experimental Investigation of Gratitude and Subjective Well-Being in Daily Life, Journal of Personality & Social Psychology, 2003, 84 (2), 377-389).

Un des résultats les plus solides de la psychologie positive est l’importance démontrée de notre connexion aux autres. Mihaly Csikszentmihalyi – le spécialiste des expériences optimales – remarque que « les gens sont le plus heureux lorsqu’ils sont en compagnie d’autres êtres humains. Le pire à se souhaiter est de rentrer seul à la maison sans rien à faire de particulier, et c’est précisément ce qu’une grande partie des gens croit désirer le plus ! (C. Wallis, The New Science of Happiness, Time, 7 Février 2005, 39-44.) » La simple poursuite du « plaisir », selon Seligman, ne conduit pas à un bien-être durable. Ce qui construit le bonheur, ce serait « l’engagement » – dans une relation amoureuse, une famille, un travail, une communauté – ou « donner du sens à son action » : se servir de ce que l’on a de mieux en soi pour contribuer au bien-être des autres.

Mais le message le plus important de la nouvelle psychologie reste sans doute l’enseignement de Nikki : nous avons tous en nous une aptitude naturelle au bonheur et, dans une large mesure, il nous appartient de décider si nous allons, ou non, lui donner sa chance. »

Petit glossaire de la Psy+…

l’AWE :   Awe et gratitude sont entremêlées. C’est le sens de l’émerveillement, la reconnaissance de la source du « présent » (dans tous les sens du terme). Cette émotion transcende la surprise et la joie et inhibe peur, tristesse, colère et dégoût.